Jeudi 5 décembre, 8h30, ils sont 9 courageux à quitter Gap pour rejoindre Ancelle où les attendent 4 autres randonneurs.
Il fait moins 7 degrés, les canons à neige de la station font un brouillard artificiel. Dans cette ambiance de congélateur le doute d’avoir osé affronter l’hiver du Champsaur émerge chez certaines. D’autant qu’une route verglacée accueille leurs premiers pas.
Le froid est vif, juste au- dessus d’eux, le soleil illumine les pentes , mais qu’il est loin ! Il leur faudra près d’heure de marche pour rejoindre cette zone de lumière synonyme de chaleur. Enfin ils osent enlever une de leurs nombreuses épaisseurs de vêtement.
Le sentier monte régulièrement, il est large et confortable.
Vient un passage délicat, étroit, avec des pierres instables. Le manque de souplesse est compensé par une grande attention, chaque pas est pensé, les pieds sont posés avec précision, la difficulté est passée. C’est à peine si la progression du groupe a été ralentie.
Un peu plus haut, c’est une combe en neige dure et glacée. Les appuis sont devenus lisses et glissants. Le sentier étroit, bordé d’un léger précipice, invite à la prudence.
Un passe verglacé avec un arbre couché oblige à se contorsionner.
Tous passeront sans encombre mais pas sans une certaine appréhension.
Le sommet du Cuchon n’est plus très loin, une dernière pente raide et un panorama qui s’étend du Gapençais au Vercors, du Massif des Ecrins au massif des Monges s’offre à nos yeux. Le bonheur du randonneur est total : pas de vent, du soleil, une pente herbeuse accueillante, les doutes nés de la froideur du matin se sont évaporés
C’est décembre, les jours sont courts, la pose repas ne s’éternisera pas.
Sur le chemin du retour nous profitons des bonnes conditions pour essayer sans stress les crampons sur cette neige dure et glissante.
C’est une première pour certains qui découvrent qu’enfiler des crampons c’est un peu comme mettre des chaines sur les pneus de sa voiture : pas si évident. La sensation de sécurité avec ces pointes sous les chaussures est grande.
Nous quittons le sentier balisé pour retrouver l’ancien chemin et descendre rapidement rejoindre nos véhicules.