Une rando douce, bien sûr, qui n’a pas manqué de piquant… Chantal, Christiane et Jacques ne me contrediront pas. Rassurez-vous, nous sommes tous revenus à bon port.
Un peu de route jusqu’à La Montagne au dessus des Crots, sous un ciel hésitant entre nuages et soleil puis, quelques gouttes qui ne nous ont « même pas » fait mettre nos sur-sacs. Les vieux d’aujourd’hui valent bien ceux d’hier !
Le départ est raide, sur une sente en sous bois qui ressemble fort à un torrent. Qu’importe… pieds mouillés … pieds mouillés… nous progressons dans une bouillasse que certains « tout petits » nous envieraient ! Un premier fil de pâture et le paysage s’élargit, nous laissant ébahis devant la beauté des mélèzes allant du vert, en passant au orangé-roux jusqu’au brun.
Un second fil de pâture et nous longeons en surplomb la route forestière allant à « grand cabane » et qui sera notre route de retour. Nous avançons « tranquille » ; nous relevons fièrement le piège d’un câble voulant nous faire des croche-pieds ; arrivons au 1er torrent (il y en aura 3 ! ). Les torrents en eux-mêmes, rien à redire, petits torrents se laissant traverser allègrement. Mais… leur approche… c’est autre chose. Ils sont à l’ombre, bien au creux de la montagne humide, avec des marnes noires, glissantes et des passages bien »gras » qu’il va bien nous falloir traverser… façon toboggan ??? façon patinage, pas forcément artistique ??? Simplement, comme des randonneurs avertis, pas à pas en passant, pour certains, au dessus de leurs appréhensions. Nous continuons dans un sous-bois nous offrant marécages, arbres tombés et couleurs d’automne.
Au croisement avec une route forestière, la fatigue se faisant sentir pour certains, nous nous séparons en deux groupes. Quatre tirent à droite directement vers le lac, ce qui ne leur évitera pas une petite montée ; quatre autres tirent à gauche, s’offrent une montée en lacets passant au pied de la cabane de Fumoras, traversent à gué le large et calme torrent de Combal pour atteindre le point haut.
Descente tranquille vers le lac en longeant le captage d’eau et la chapelle du Lauzerot.
C’est autour d’une table un tant soit peu bancale que le groupe se reconstitue pour un pique-nique bienvenu.
Retour par la route forestière.
Texte Chantal H. Photos Christian
Pour plus d’informations :
Édifiée en 1873 à 1700 mètres d’altitude sur les berges de l’ancien lac, la Chapelle dédiée à Notre Dame du Lauzerot a été consacrée par l’abbé Doutre de Saint-Jean-des-Crottes, en l’hommage de Notre Dame du Laus (elle reprend le plan hexagonal de la chapelle du Précieux Sang du Laus / Lauzerot = Petit Laus). La Chapelle était jusque dans les années 60 le lieu d’un pèlerinage estival majeur : une procession annuelle et une kermesse étaient organisées en juillet –
Son histoire est singulière : quelque peu abandonnée au début du 20 ième siècle, elle a été restaurée une première fois en 1951 et le pèlerinage a été ravivé dans les années 50 par l’Abbé Brochier de Crots (avec la bénédiction par l’évèque de Gap Mgr Bonnabel en 1952 du nouvel édifice, et de la cloche provenant de l’ancienne chapelle de l’Osselon, ainsi que de la statue de la vierge). La chapelle a été durement impactée par les effets de la disparition du lac primitif en 1972 (en raison de la canalisation de l’eau du lac pour alimenter les besoins en eau potable de la commune) : elle fut vandalisée à plusieurs reprises dès 1972, le pèlerinage est donc tombé dans l’oubli. Elle a été entièrement restaurée en 1993 par un artisan local.
Lors de l’inauguration du nouveau lac en contrebas en 1979, il fut envisagé de déplacer la chapelle également. Finalement, on la laissera là, mais les éléments sensibles (statue de la Vierge et cloche) furent mis en lieu sûr.
Le 19 Août 2023, le pélérinage a été ravivé de nouveau par l’Association Crots Animation, la Paroisse et la Commune